1 – Aménagez vous un temps d’écriture avec un début et une fin.En s’imposant ainsi des balises, on augmente ses chances de mener à bien son projet. Au lieu de se dire “il faut que j’écrive tous les jours”, si déjà vous avez un ou deux créneaux fixes par semaine, vous vivrez moins dans le stress ou la frustration de ne pas réellement écrire chaque jour.
Exemple personnel : Le mardi, le mercredi et le jeudi je m’oblige à résoudre tout ce qui est de l’ordre du travail non humour avant 14H puis de 14H à 16H, j’écris. Je fais en sorte de ne jamais fixer de rendez vous sur ces périodes précises.
2 – Passez en mode avion ! Tenez votre téléphone éloigné, bloquez aussi votre accès à internet ou à n’importe quoi qui peut vous distraire. Vous devez vous coupez de ces distractions faciles et être focalisés sur l’instant présent. L’écriture est une forme de méditation par certains aspects. Comme la méditation, plus vite vous arrivez à entrer en “mode écriture” plus vite vous arriverez à le faire par la suite. C’est un état qui se travaille et se valorise par la pratique
Exemple personnel : Je travaille avec deux écrans d’ordinateur. Quand j’écris, j’en coupe un car il m’est inutile et ne servirait qu’à aller me balader sur Internet…
3 -Sanctuarisez vos séances d’écriture. Mettez une musique douce, ouvrez les fenêtres, nettoyez votre bureau…Faites tout ce que vous jugez nécessaire pour ritualiser votre “entrée en écriture”. Ca n’a lair de rien mais ça va et vous aider à vous concentrer. C’est un peu le même principe que faire son lit à l’armée, ça oblige à commencer la journée dans un certain état d’esprit, là en ritualisant ce qui précède et accompagne l’écriture, cela vous positionne aussi dans le bon état psychique.
Exemple personnel : J’aime écrire avec un fond musical mais si j’ai la possibilité de “zapper” alors je ne m’arrête pas. Du coup je préfère mettre un disque vinyle, en général une musique de film comme Barry Lyndon, qui m’accompagne sans me distraire.
4 – Multiplier les pistes : accordez-vous le droit d’écrire plusieurs chutes, plusieurs axes et plusieurs développement pour chaque vanne. Couchez ça sur papier, vous y reviendrez plus tard et vous apprécierez d’avoir autant de possibilités de développement.
5 – Lâchez-vous ! Si des fois (et même souvent) on a des idées stupides qui ne méritent pas d’être jouées sur scène, jamais vous ne trouvez ces idées géniales qui font de vous un comédien unique si vous vous bridez à l’écriture.
Exemple personnel : un jour j’ai bloqué mentalement sur l’expression “Faux plafond” et j’ai commencé à entrer dans un délire où le plafond refuse qu’on le qualifie de faux. C’est devenu un passage de sketch que j’aime particulièrement et qui m’est totalement propre tellement le postulat est barré.
6 – Ecrivez en vous servant de votre voix. Vous avez une idée, prononcez là à voix haute quelques fois et vous obtiendrez déjà une version plus exploitable que celle que vous aviez initialement en votre fort intérieur. Si vous partez sur du matériel narratif, une histoire avec un début et une fin, alors racontez vous là à haute voix et notez.
Exemple personnel : En jouant l’histoire, j’en profite pour noter les caractéristiques des voix des personnages que je joue comme “voix de pervers” ou “imiter voix de manga”.
7 – Ne vous obligez pas à trouver un sujet drôle. Votre métier est de rendre le quotidien marrant pas de trouver quelque chose de déjà marrant. Vous devez surprendre en partant d’une base solide qui va amener des surprises.
Exemple personnel : Je lis énormément d’articles de science. Ils ne sont jamais drôles dans ce qu’ils racontent mais beaucoup ont un fort potentiel d’extrapolation.
8 – Laissez des blancs : si vous n’avez pas la bonne idée immédiatement, ne forcez pas. Des fois vous aurez juste l’angle, sans avoir la version finale de la blague, tant pis, notez juste ce qui vous passez par l’esprit, les intentions, ce qui vous a fait tiquer quand vous avez pensé la première fois à cette histoire.
Exemple personnel : Il m’arrive en écrivant des sketchs de penser à un dialogue, ce dialogue devra être drôle dans la version finale mais en attendant de trouver les blagues qui marchent je mets juste “le serveur répond (un truc méchant) et je lui dit PUNCHLINE”.
9 – Si vous manquez d’inspiration, relisez vous. Consultez le matériel écrit lors de votre dernière séance d’écriture, fouillez sur Evernote vos carnets pour voir si un truc ressort et fait écho en vous à ce moment précis. Vous y trouverez sûrement des passages à approfondir, améliorer ou compléter.
Exemple personnel : J’ai un tableau magnétique dans mon bureau avec plein de petites fiches où il est écrit des sujets de sketchs. Avant de commencer à écrire je regarde l’ensemble et si il y a un élément qui d’un coup m’inspire je fonce sur ça sans me poser de questions.
10 – Ne copiez personne. L’écriture en stand up c’est personnel, ça doit vous apporter quelque chose de profond. En copiant, en plagiant, en imitant, vous vous privez de ce qui fait de cet art un vecteur d’expression unique. Comment trouver votre voix si vous parlez à travers celle des autres?