Quand on écrit des blagues chez soi et qu’on décide de les dire publiquement, des fois il arrive que d’un coup, en les disant, on s’aperçoive qu’elles sonnent bizarrement. Pourquoi ne pas résoudre ce problème avant de les soumettre au public?
Un travail post-écriture
En écriture, nous recommandons de ne pas se mettre de limites, d‘écrire comme cela vient pour ne pas interrompre le flot.
Une fois ce travail effectué, il est bon de se relire à voix haut ce que l’on a écrit et de commencer à le “jouer”. De cette façon, on casse l’aspect littéraire de la blague et on voit si ça donne bien en le prononçant. A force de répéter la phrase, vous allez trouver la façon la plus pure et la plus juste de la dire. Une fois cette façon trouvée, alors il faut répercuter les changements, si subtils soient-ils sur votre feuille.
Trop de blah blah ?
En passant à l’oral vos blagues, vous pouvez vite repérer les faiblesses.
- La première est d’être trop verbeux, de dire trop de choses sans avoir de blagues. A l’écrit ça se caractérise par plusieurs lignes sans punchline mais des fois on passe à côté. Quand on le joue, impossible de ne pas s’apercevoir qu’on a enchainé les phrases sans rien pour déclencher un rire. Si c’est le cas, on coupe, on améliore, on corrige.
- La seconde faiblesse réside dans le choix des mots. Certaines formulent se lisent facilement mais s’énoncent avec difficulté (des enchainements syllabiques complexes, des sonorités qui se chevauchent). Si vous butez trop sur une formulation et qu’elle n’est pas essentielle à la blague, alors trouvez les mots qui marchent pour vous.
- Le troisième axe de progression quand on passe à l’oral est l’incarnation des situations et personnages. Si votre sketch une fois à l’oral ressemble plus à un TedX qu’à du standup alors il faut trouver les moments qui peuvent devenir vivants. L’oral permet de travailler le point de vue et de challenger les différentes façon d’aborder la même blague en variant votre positionnement par rapport à l’action.
Bien souvent, quand des “élèves” des cours de stand-up jouent leur sketch en classe ils réalisent eux-mêmes quand il joue, qu’il y a des faiblesses. La plupart du temps ils peuvent les situer et les corriger…Pourquoi ne pas effectuer ce travail avant d’arriver en classe alors? Tout le monde y gagnerait. En l’état, on peut juste souligner les mêmes faiblesses, alors qu’un sketch présenté dans une version plus optimisé peut encore franchir un cap intéressant avec l’avis des autres.
Le stand up est un art oral et peu importe le volume ou qualité de vos écrits, chaque blague doit passer par votre bouche. Prenez le temps d’effectuer ce trajet oratoire et corrigez vos sketchs en fonction de ce qu’il ressort de cette étape décisive.