La confiance est un élément qui peut se révéler assez volatile dans l’esprit et le coeur d’un humoriste. Comment l’acquérir, la garder et s’en servir?
La confiance
Acquérir de la confiance
Monter sur scène est un exercice inédit et périlleux pour 99% des gens qui veulent se lancer dans le standup. La raison en est très simple : c’est nouveau !
Garder la confiance
On dit de la confiance, qu’elle se gagne en gouttes et se perd en litres. Cette expression est tellement vraie ! On grappille la confiance, c’est un processus long et besogneux. Par contre quand ça dérape ça peut faire très mal (même si grâce à cet article vous savez gérer les bides). Durant vos premières années de standup vos performances seront un peu comme des montagnes russes avec des hauts satisfaisants et des bas décourageants. D’après mon expérience et ce que j’ai pu observer avec mes partenaires ou élèves, il faut deux ans pour lisser ses performances, arriver à un niveau où les variations sont moins fortes. Ce qui veut dire que les deux premières années de standup secouent ! Tant mieux, elles sont là pour vous définir, vous aider à vous trouver. Le processus pour trouver sa “voix/voie” est long et il est normal que la confiance parte et vienne dans cette exploration.
Se servir de la confiance pour s’améliorer
Ce qu’il faut faire c’est se nourrir du sentiment de confiance procuré par vos bonnes blagues. Quand une blague vous ressemble, qu’elle représente ce que vous aimez défendre en humour et qu’elle fonctionne alors vous devez vous connecter mentalement à ce sentiment de satisfaction. Cette petite voix qui vous dit “ça c’est bon“, doit vous guider. Quand une blague ne passe pas ou n’est pas encore optimisée alors travaillez là jusqu’à atteindre le même niveau de confiance en celle ci.
Servez vous de vos meilleures blagues pour encadrer votre matériel plus faible, ainsi protégé, vous aurez plus de vigueur pour défendre vos nouvelles idées. Vos meilleures blagues sont des balises dans votre sketch, des moments où vous savez que le rire va être présent. Cela doit vous permettre de pousser les curseurs au maximum sur les autres blagues, d’aller le plus loin possible jusqu’à trouver la meilleure formule.
Mon exemple
Par mon éducation et mon parcours, j’ai commencé le standup en sachant pertinemment que je n’avais aucun don particulier sur scène mais la conviction que mon écriture pourrait compenser au début. Ca a l’air stupide mais c’est une façon de se mettre en confiance : “Ok tu n’as pas un charisme de fou mais tu sais que tu as écrit de bonnes blagues.” Avec le temps j’ai pu cultiver ce sentiment tout en travaillant le côté scénique et maintenant je peux me dire “Ca va, tu sais ce que tu fais sur scène et tu vas bien vendre tes nouvelles idioties.”
Ce n’est pas pour me glorifier mais plutot une façon pour moi d’être serein quand je teste du nouveau matériel.
Quand je prends de grosses claques (auditions ou festivals ratés), je reste quand même persuadé que le problème ne vient pas de mes blagues ou de mes répétitions mais de mon manque d’expérience, d’erreurs, d’un manque de perception etc. Je garde à l’esprit ce que j’ai de fort et j’essaye d’analyser les éléments qui m’ont amoindri pour pouvoir mieux les appréhender dans le futur. Je construit ma confiance à venir…