Le standup nécessite un travail d’écriture très régulier. Certains trouvent cette partie fastidieuse, découvrez comment vous pouvez vous conditionner pour l’apprécier à sa juste valeur.
Nous sommes des singes avec un micro…
Dans son ouvrage Le Pouvoir des Habitudes, Charles Duhigg met en avant un cheminement très simple qui est commun aux hommes et aux animaux. Il explique que la récompense d’une tâche, si elle survient à chaque fois après avoir effectué une tâche, nous conditionne d’une façon très intéressante : nous ressentirons les effets physiologiques de l’accomplissements dès lors qu’on envisagera cette tache.
Par exemple un singe a un écran devant lui. Dès que la couleur jaune apparait, s’il tire sur une manette alors il reçoit du jus de mure qu’il apprécie particulièrement. Ce jus procure dans son cerveau un bonheur X.
Si on répète encore et encore l’expérience, on observe que ce bonheur X va apparaitre dans son cerveau à partir du moment où on lui propose l’expérience! Il va avoir cette sensation de satisfaction directement et ressentir un manque ou de la frustration si après voir tiré sur la manette il ne reçoit pas son jus.
Et pour nous autres pauvres comédiens?
Vous voulez écrire un nouveau sketch et c’est dur…Vous avez beau lire régulièrement standupfrance, vous bloquez quand même, l’écriture est une contrainte. Un peu comme le singe qui doit se soumettre à l’observation d’un écran.
Mais vous le faites quand même, vous écrivez. Après ça vous montez sur scène pour tester votre blague, c’est comme le singe qui tire sur la manette. Et là vous obtenez les rires qui sont bien plus délicieux que le jus de mure !
Chez le singe : Reconnaitre couleur jaune => Tirer manette => Jus de mure (bonheur X)
Chez le comédien : Ecrire une blague => La jouer => Faire rire (Bonheur Y)
Comment se servir de ces habitudes
Quand un comédien commence, j’insiste beaucoup sur la nécessité de se connecter au plaisir de faire rire. C’est un élément clé pour apprécier le standup : être satisfait du résultat qu’est le rire. Chacun y apporte les nuances qu’il veut où l’intensité qui le satisfait mais tout est lié à ce phénomène de faire rire. A titre personnel j’adore faire rire avec une idée très complexe qui devient finalement limpide et j’aime tout autant quand une blague simple est poussée au maximum de ses capacités et fait s’esclaffer la salle.
En jouant et en faisant rire, je savoure ces instants et quand je sors de scène, j’essaye de me concentrer sur ces moments. Pour parler en image, ils viennent remplir un petit réservoir de plaisir et de confiance dans mes écrits. Je savoure chaque goute de ce petit réservoir qui n’a pu être rempli que parce que j’ai écrit au préalable.
J’associe donc ce plaisir au fait d’avoir écrit…Donc quand j’écris je suis connecté à cette sensation d’accomplissement qui est de faire rire. Au lieu de trouver ça fastidieux, dès l’écriture je prends un plaisir à faire rire les gens, à les étonner, à les secouer…
C’est avec le temps, l’expérience et un petit travail mental que l’on arrive à passer de
Ecrire une blague => La jouer => Faire rire (Bonheur Y) à Ecrire (Bonheur Y) => La jouer => Faire rire (Bonheur Y)
Pour durer en standup, passer outre les hauts et les bas, il faut se connecter à la notion de plaisir. Apprécier le fait de faire rire ça pousse à apprécier tout le processus derrière et ça vous obligera à vous améliorer en écriture, en jeu et surtout à profiter du voyage qu’est la comédie.