Comment se mettre en condition avant d’entrer dans la lumière? Quelles sont les méthodes pour toujours aborder la scène de la bonne façon?
Un peu de sport
J’ai vu des artistes faire des pompes avant d’entrer sur scène ou encore faire des petits sprints en coulisse. D’autres marchent vite en faisant des aller-retours ou sautent sur place comme des boxeurs.
Le but n’est pas de faire monter la température mais d’évacuer le stress, la tension pour être plus détendu une fois sur scène.
Il va de soi qu’il ne faut pas trop en faire! Personne ne veut d’un humoriste essoufflé ou au bord de l’asphyxie. Trouvez la petite routine physique qui vous va le mieux. Personnellement je sautille sur place en essayant de détendre mes bras et ma nuque. Par la suite je privilégie les étirements qui me permettent de relâcher la pression avant d’attaquer le sketch.
Se mettre dans de bonnes dispositions mentales
Le pire que puisse faire un comédien c’est d’entrer sur scène avec le poids de ses soucis ou sa mauvaise humeur. Avant d’entrer sur scène il faut laisser le “bouffon” reprendre le dessus !
Si vous êtes entourés de comédiens qui aiment plaisanter alors mettez vous dans ce mood de blagues, de répliques, de punchlines.
Si vous êtes seul alors faites l’idiot, faites des voix marrantes, repensez à des choses drôles.
Allez chercher de la confiance dans votre histoire
Ce sujet a déjà été abordé dans l’article sur Dépasser la peur, mais poser des ancres est très intéressant en stand-up. En programmation neuro linguistique un ancrage permet de se concentrer sur l’intensité d’une émotion, d’un moment de vie et de l’ancrer à un élément du contexte de l’instant.
Pour schématiser, je vais penser à la fois où sur scène j’ai vraiment super bien marché, parce que j’étais en forme, que le public me comprenait, que mon sketch déchirait etc. Je vais essayer de me connecter à ce sentiment et me dire que si je touche par exemple mon poignet droit deux fois, je vais le retrouver. Ca ne va pas marcher de suite, mais je vais m’entrainer à associer ce sentiment de bien être au fait de toucher deux fois le poignet. Par la suite quand une scène marchera bien je viendrai l’ajouter au déclic du poignet pour rendre l’ancrage plus fort.
Cette démarche est assez facile avec un coach mais chacun peut le faire chez lui à sa façon.
Exemple personnel : Lors d’un festival, une humoriste débutante se sentait vraiment “écrasée” par l’évènement. Elle était persuadée que ça allait mal se passer. Je lui ai simplement demandé de me raconter la fois où vraiment pour elle ça s’est super bien passé. Elle m’a expliqué, il lui revenait plein de détails des coulisses, de la scène, de son bonheur après avoir joué etc. Rien que le fait de se souvenir de ça l’a totalement fait changer d’humeur. Elle a chassé ses mauvaises pensées pour les remplacer par des éléments positifs de sa vie.
Isolez vous si nécessaire
Si vous avez besoin de calme et de concentration alors ne vous imposez pas la présence des autres ou une ambiance qui ne vous convient pas !
Echauffez vous dans votre coin et dénichez un endroit paisible où vous pouvez vous recentrer. Pensez toutefois à faire savoir au présentateur et aux autres comédiens où on peut vous trouver : en haut de l’escalier, dans la rue en train de fumer etc.
Exemple personnel : J’aime beaucoup l’ambiance des coulisses, les blagues, les échanges sur le stand-up mais je sais que ça me convient dans une certaine mesure. Si les coulisses sont trop agitées alors ça m’épuise. On s’est retrouvé lors d’un festival à St Raphaël avec deux loges. On a mis d’un côté ceux qui avaient besoin de calme et de concentration et de l’autre les “excités”. Personne ne se vexe, tout le monde y trouve son compte.
Répétez !
Il n’y a rien de mieux pour se mettre dans la bonne dynamique que de répéter votre sketch avant d’entrer sur scène. Par contre ne répétez pas comme un robot ou discrètement ! Répétez vraiment ! Mettez y de l’intention, de la conviction, appuyez vos effets, appropriez vous vos écrits. Le but est de rafraichir les blagues anciennes et de bien avoir en tête les nouvelles.
En général, on “accélère” cette répétition et ce n’est pas grave. Vous pouvez parler beaucoup plus vite, le but est de vous mettre le texte en bouche et de gagner de l’énergie. On veut que les mots coulent, peu importe la vitesse.
Cherchez des blagues
Rien de tel pour connecter avec le public que de proposer une blague directement liée à l’environnement, la salle, ce qui s’est passé avant ou ce que l’on a pu entendre pendant le show.
Cette blague vous n’allez l’utiliser qu’une fois car elle va dépendre entièrement de la soirée mais elle peut vous offrir une belle entrée en matière. Pour la trouver, il faut être attentif à l’ambiance de la salle et laisser son cerveau en mode “travail”.
Vous pouvez aussi rebondir sur ce qu’a dit le MC ou le comédien précédant.
Exemple personnel : Il m’est arrivé de jouer après des comédiens très énergiques comme Cyril Etesse qui va gesticuler et hurler de façon hilarante pendant 10 minutes. Quand j’arrive je précise bien en parlant lentement que je suis au maximum de mon énergie, , que je suis épuisé par le sketch que je viens de voir, que je ne comprends pas comment on peut être aussi excité et j’enchaine sur une histoire de sport par exemple.
Avec le temps chacun trouve sa petite routine avant d’entrer sur scène : échauffement physique, exercices mentaux etc. L’important est de vous mettre dans les meilleures conditions pour faire rire !