Il s’est imposé comme un humoriste majeur ses dix dernières années avec ses sketchs furieux mais Bill Burr tient-il toujours la forme?
La même formule
Ce qui est frappant avec Bill Burr c’est qu’il semble ne jamais démentir qui il est et de quoi est constituée sa comédie. Il tourne toujours plus au moins de sujets similaires et sa mécanique humoristique ne change pas de spectacle en spectacle, pourtant ça fonctionne parfaitement.
On sait que le comédien va s’attaquer à des sujets un peu extrême, adopter un point de vue qui est un contrepied de la norme et s’en tirer à grands renforts d’exemples délirants. La formule est la même pour Paper Tiger.
Un peu d’auto-analyse
Le comédien est conscient qu’il peut passer pour un vieux râleur et il n’en a rien à faire! Par contre il commence à justifier sa colère, à donner les éléments qui ont fait de lui cette homme qui semble pouvoir hurler sous n’importe quel prétexte. C’est par le biais de sa fille et de cette peur de transmettre cette colère qu’il tisse le fil rouge du spectacle. Ce choix s’avère assez pertinent quand on prend le spectacle dans son ensemble.
Colère et peur
Dans Paper Tiger on retrouve deux éléments forts de la comédie de Burr : la colère et la peur. Il est en colère contre la société et cette colère semble motivée par une certaine peur : peur que des bonnes intentions ne se transforment en procès arbitraire (Metoo) peur que la science nous dépasse (l’évolution des robots), peur de ne pas être compris par sa fille etc.
Une baisse de régime?
Ce spectacle n’est clairement pas le meilleur du comédien tout en restant un bon show de standup. Peut-être qu’on commence à trop comprendre la formule Bill Burr ou que le monde évolue plus vite que son humour. On reste cependant scotché par la puissance de certaines vannes et le volume de rire qu’il arrive à obtenir quand la furieuse machine est lancée…
Un petit bémol côté technique : le son n’est pas top, il y a un léger effet d’écho.
Paper Tiger n’est pas le meilleur spectacle de Bill Burr mais il vaut largement le coup d’oeil ne serait-ce que pour la puissance de certains concepts poussés à l’extrême.