Aujourd’hui avec un investissement minime chacun peut avoir son propre podcast. Pourquoi pas vous?
Un contenu facile à créer
Pour créer votre podcast, un simple téléphone peut suffire. Navo, co-créateur de Bref et auteur de Kyan Khojandi a une série de podcasts qu’il enregistre avec son kit main libre. C’est un concept qu’il a nommé le marché-parlé. D’autres comme Louis Dubourg et son podcast Un Café Au Lot 7 ont un équipement un peu plus conséquent, deux micros par exemple pour interviewer des gens.
Choisissez votre équipement en fonction du projet que vous souhaitez élaborer en suivant ce petit guide.
Le podcast n’est pas de la radio
Si vous avez fait ou que vous vous intéressez à la radio, vous savez que les émissions réagissent à des codes et qu’en général elles ne sont là que pour amener à la publicité suivante…Il faut intéresser, accrocher, relancer, on ne peut pas faire ce que l’on veut en radio.
Par contre en podcast la liberté est absolument totale ! Vous n’avez pas de contrainte de durée, de format, de liberté d’expression, de restriction à la diffusion etc.
Si vous faites du stand-up, je vous recommande fortement de ne pas négliger l’aspect “comédie” dans votre podcast que ce soit par le concept ou le ton.
Une liberté totale pas si évidente à exploiter
Paradoxalement cette liberté quasi-totale de créer peut paralyser ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure podcast. De la même façon que l’on recommande en stand-up d’être précis dans ce que l’on observe, il faut aussi en podcast être particulièrement clair sur ce que l’on souhaite faire.
Dès le début du projet vous devez vous poser les bonnes questions : je fais quoi? Avec qui? A quelle fréquence? Je me donne quels moyens financiers pour y parvenir? Je le diffuse comment? Je résume mon concept de quelle façon? Ca s’adresse à qui? Je compte en faire combien?
Il faut prendre le temps si ce n’est de répondre totalement, au moins de penser à chacun de ses problématiques avant de se lancer.
C’est en faisant que l’on apprend
De la même façon que vos sketchs s’améliorent à force de les jouer, votre podcast sera meilleur au fil des épisodes. Si vous écoutez régulièrement des podcasts, je vous invite à comparer le premier épisode de votre podcast préféré au dernier épisode de celui ci, vous verrez qu’ils sont radicalement différents.
Au début l’aspect matériel n’est pas top, le son est moyen, les présentateurs sont hésitant, le format n’est pas forcément fluide etc. Numéro après numéro on résout les soucis logistiques, on clarifie le concept, on crée des gimmicks etc.
Exemple personnel : On Se Pose Des Questions
Avec mon ami Ben nous avons crée en 2016 le podcast comique/scientifique On Se Pose Des Questions. Le concept de base était de répondre à une question par semaine sur un sujet d’anticipation ou de science du type : “Peut-on se nourrir de substitut de repas?” “Que deviennent les pièces que l’on jette dans une fontaine?” etc.
Les 8 premiers épisodes duraient 20 minutes et ne faisaient que répondre à ces sujets. Après nous avons ajouté une partie “news” pour passer à un format de 30 minutes par épisode pour toute la saison 1.
En saison 2 nous avons encore augmenté le format pour aboutir à 48 épisodes d’une heure ! En saison 3 et 4 nous sommes revenus à 30 minutes avec une alternance entre questions scientifiques et épisodes dédiés aux news.
Le show a évolué de saison en saison, en fonction de nos envies, des retours des auditeurs, de nos capacités à produire. De la même façon nous avons pris du temps à nous comprendre en tant qu’animateurs, à trouver le juste équilibre entre fun et science, entre couper la parole et écouter les explications, à laisser l’autre s’enfoncer dans une improvisation ou à plonger avec lui.
Exemple personnel 2 : Les Mots d’Amour
Après deux ans d’un premier podcast et en ayant compris les bases de la production, je me suis lancé dans une nouvelle aventure avec la comédienne Bénédicte Vidal. Cette fois-ci le concept était limpide : répondre à des courriers de lecteurs de façon absurde. Je savais que ça devait durer une demi heure maximum, qu’on aurait toujours des choses à se dire et que l’on trouverait vite nos marques grâce à nos longues expériences de radio.
Avec ce podcast on a fédéré une communauté d’auditeurs fidèles et diffuser déjà plus de 100 épisodes pour des dizaines de milliers d’écoutes.
Effectuez une étude de marché
Avant de vous lancer tête première, écoutez ce qui se fait déjà en podcast et mettez à l’écrit ce que vous souhaitez faire ou ne pas faire du tout. Créez une sorte de “bible” de votre podcast avec : concept, visuel de couverture, récurrence etc. Vous pourrez toujours changer par la suite mais ça vous permettra de partir sur des bases saines.
Une règle de base que l’on s’est imposée avec Bénédicte Vidal c’est de faire le podcast tant que ça nous amuse ! Ca semble simple comme principe mais ça nous permet de ne jamais sombrer dans la routine. Si on n’a pas envie d’enregistrer alors on fait autre chose et on y revient plus tard. Fixez vous des petites règles de ce type, ça vous aidera sur la durée.
N’attendez aucun retour financier
Le podcast est un investissement que l’on fait sans aucune garantie d’avoir un retour financier. Dans 99% des cas vous n’en aurez pas et ce n’est pas le but de toute façon. Certains podcasteurs, ceux avec les communautés les plus grandes, arrivent à fournir un contenu payant de qualité aux auditeurs mais c’est une démarche incertaine qui prend du temps à s’établir.
Si vous vous lancez, faites le pour le plaisir de créer, de partager et de vous améliorer, juste ça. Ce n’est pas une passerelle pour la radio mais si vous êtes à l’aise en podcast, le jour où vous aurez l’opportunité de vous produire à l’antenne, cela sera plus simple, c’est une évidence.
Le podcast est un incroyable exercice pour s’améliorer à l’oral, une terre de liberté à moindre coût. Si vous hésitiez encore, lancez vous, vous ne risquez rien !