Arrêtons de nous mentir, nous avons tous été nuls pendant un gros moment et il n’y a aucun déshonneur à l’être ou l’avoir été. L’important est de savoir ce que l’on veut.
Tous nuls
Même si on a tendance à embellir l’histoire, à revoir cette période à la baisse, on peut considérer que les premières années d’un humoriste sont assez mauvaises. Chez certains ça dure 2 ans chez d’autres plus, mais il semble impossible de passer à côté de ce phénomène.
Ce n’est pas forcément une période agréable à vivre ou à se remémorer, pourtant elle est indispensable. Peu importe la durée, chacun doit traverser cette médiocrité. Ce qui doit vous guider, même dans les périodes les plus obscures, c’est l’envie de progresser, de devenir plus fort et plus abouti en tant que comédien.
Entrainement public
Le stand-up a la particularité de n’exister que face au public, c’est pour ça que son apprentissage est plus douloureux que certains arts ou sports.
Personne ne vous verra essayer de soulever 150 kilos du sol, si vous ne décidez pas de participer à une compétition d’haltérophilie. Vous pouvez très bien vous entrainer sans que personne ne vous voit galérer avec vos poids. En stand-up, l’entrainement est public ! Ce que vous pouvez faire par contre c’est vous donner les moyens d’arriver bien préparé face au public. A chaque fois que vous montez sur scène, vous pouvez le faire pour être plus fort ou pour être moins nul au début. Aucune honte à juste vouloir atteindre un premier palier de qualité. Vous n’atteindrez pas le suivant sans le premier, et vous ne toucherez pas le troisième sans le second.
C’est quand vous acceptez d’être nul que vous avancez
Dans ma carrière j’ai accepté de nombreuses fois de ne pas être au niveau que je souhaitais. A chaque fois que j’ai voulu vraiment avancer ou expérimenter, je suis passé par des phases où ce n’était pas beau à voir ! Et alors? Je n’en suis pas mort, mon égo a reçu quelques coups mais ils étaient nécessaires.
Ca ne me servirait à rien de dire “J’ai toujours été fort !”. Ce n’est premièrement pas vrai et surtout ce n’est pas à moi de décider. Si aujourd’hui des gens apprécient ce que je fais, tant mieux. Si tout le monde ne l’apprécie pas, c’est qu’il me reste du chemin à parcourir. Je ne suis plus nul mais je ne suis pas non plus devenu un dieu…Je continue simplement à aller de l’avant et à accepter chaque étape.
Il faut être conscient qu’avant d’être fort vous devez être nul. Une fois que ce cheminement ne vous pose plus de problèmes, alors vous êtes libre d’avancer.