Même si la tentation de tout lâcher pour faire du stand-up est grande, attendez le plus longtemps possible avant de sauter le pas…
Assurez toujours financièrement
Le système français d’assurance chômage est assez performant et il est tentant quand on a un travail régulier mais que l’on adore le stand-up de se dire : “Je quitte mon boulot et pendant quelques mois, je touche le chômage”.
C’est un calcul qui se comprend tout à fait et qui a sûrement permis à plein d’entrepreneurs de se lancer mais je vous déconseille fortement d’aller dans ce sens.
Entre le moment où vous vous lancez dans le stand-up et celui où on va vous payer légalement avec de l’argent (des cachets, pas des chapeaux), il va se passer un beau laps de temps. Sur ce trajet entre ces deux points, le stand-up peut certes occuper une grande partie de vos pensées mais pas de vos journée…Vous avez largement le temps de faire un boulot régulier et de vous assurer des revenus fixes et une qualité de vie décente.
Cela doit rester une priorité. Le calcul RSA + argent des chapeau est à mon sens plus une façon de survivre que de vivre du stand-up.
Le travail c’est stimulant
Alors oui, un travail dit “classique” ça peut être fatiguant, répétitif, aliénant etc. Mais souvent ce travail est accompagnée d’une vie sociale qui n’est pas dénuée d’intérêts. Le côté structurant que vous offre un travail, la sécurité financière, ce sont des éléments qui devraient vous aider à écrire et à vivre une vie assez agréable pour aussi dégager du temps de qualité pour faire de la comédie.
Est-ce que vous allez plus écrire en quittant votre travail? De mémoire je n’ai jamais vu personne à qui s’est arrivé. Par contre quand les cachets ont commencé à se multiplier et que le travail régulier devenait un frein évident à la croissance de la carrière d’un comédien, là j’ai toujours encouragé mes partenaires à franchir le pas. Mais cette situation est rare et elle s’impose par elle même. Les opportunités sont là, le cadre légal est bien défini, on quitte un travail pour un autre travail en fait…
Votre ennemi en stand-up ce n’est pas votre travail, ce ne sont pas les autres comédiens, vous n’avez pas d’ennemis…Par contre vous en êtes en compétition avec vous-même : est-ce que vous allez vraiment tout faire pour maitriser cet art? Est-ce que vous serez assez courageux pour faire un open mic après 8h dans un bureau ou dans une boutique à vendre des vêtements?
Même quand je pensais ma carrière lancée, j’ai continué à accepter des missions peu qualifiées, très loin de mes formations de base ou du stand-up : de la sécurité, de la rédaction de la formation etc. Cela m’a toujours éloigné des écueils financiers et m’a en permanence confronté à des situations originales que j’ai pu intégrer à ma comédie.
Ne quittez votre travail que quand vous sentez qu’il n’est plus aussi rentable que votre stand-up. Ce n’est pas parce que vous en travaillez pas en journée que vous allez plus écrire ou jouez.