L’humour est une discipline de précision : une grimace, un bruit, une attitude, autant de petits éléments que vous devez apprendre à maitriser.
Le Diable est dans les détails
Un bon ami humoriste (l’incroyable Bedou aka Phasme2000) racontait que sa vie était tellement galère qu’il se croyait dans une série Netflix et il faisait un bruit pour signaler le début de la série. A chaque fois qu’il racontait cette histoire un truc me dérangeait profondément. J’ai mis quelques semaines à comprendre ce qui clochait.
Ce bruit ne correspondait pas du tout au fameux “Tudum” de Netflix. Ca ressemblait un peu mais c’était pas vraiment ça. Une fois ce souci identifié, il a pu passer du temps à écouter le célèbre jingle et à tenter de le reproduire. Ce n’est pas un travail titanesque mais un travail particulièrement précis, juste pour régler un minuscule élément d’une blague.
C’est pourtant ce genre de détail qui change tout ! Qui permet au public d’adhérer, de comprendre, d’apprécier un sketch.
Bien faire les choses
Pour cette histoire de Tudum, la première étape a été d’identifier l’élément qui nécessité d’être travaillé. Pour n’importe quel sketch ça sera ça aussi la première étape : quels détails méritent d’être plus travaillés que les autres. Des fois ça sera la voix d’un personnage, d’autres une capacité à faire un geste précis à un moment donné, peut-être que ça sera votre habilité à réciter une phrase complexe etc.
Une fois ce détail identifié, vous devez vous acharner dessus pendant vos répétitions. Contrairement à l’apprentissage d’un sketch, les réglages d’un point de détail sont plus souples. Il faut y revenir de temps en temps et tester encore et encore.
Exemple personnel : même si je ne les utilise pas toutes dans mes spectacles, je m’entraine à faire quelques voix marrantes en permanence. C’est une boite à outils dans laquelle je pioche si nécessaire. Ce sont des voix de “cartoon”. Elles demandent d’être travaillées encore et encore pour que les spectateurs comprennent immédiatement ce qu’elles expriment.
L’humoriste William Pilet utilise plusieurs accessoires dans ses spectacles. Chacun de ses accessoires a nécessité de son propre aveu un long apprentissage. Il s’est acharné à savoir faire exactement ce dont il avait besoin pour son show que ce soit en musique, en magie ou autre. Il n’a pas besoin de connaitre toutes les gammes ou le solfège pour jouer le morceau qu’il souhaite jouer, par contre il a eu besoin de comprendre ce qu’il souhaitait et comment parvenir au résultat escompté.
Identifiez les micro détails de vos sketchs et prenez le temps de les travailler. Plus vous serez précis plus vous deviendrez communicatifs.