Pendant l’été vous risquez d’avoir moins d’opportunités pour jouer et paradoxalement, cela pourrait être une bonne chose.
Une pause forcée
La période juillet-aout est la plus compliquée pour 99% des humoristes. A moins de se produire au festival d’Avignon, les possibilité de jouer chutent drastiquement. Cela peut créer de la frustration chez certains qui ont l’habitude de jouer plusieurs fois par semaine, ou par soir.
L’été, on peut forcer un maximum auprès des organisateurs, multiplier les demandes, naturellement il y aura moins d’occasions de jouer, il faut l’accepter. Ce qui peut paraitre comme un problème de prime abord pourrait ne pas vraiment l’être, une pause est toujours bénéfique.
Une perception
Pris dans la routine des scènes, certains ont tendance à se répéter, à juste “assurer” chaque soir. Je suis régulièrement étonné du manque de niveau ou de renouvellement de comédiens qui jouent 20 fois par semaine. Si sur le papier ils devraient progresser plus vite, souvent ces nombreuses scènes créent de l’inertie, des blocages mentaux. Quand ils “testent” des blagues c’est un demi-mot dans un sketch entier. Pourquoi? Parce qu’ils s’imaginent des enjeux, ils sont dans un système qui demande d’être performant tous les soirs…Ce n’est qu’une perception pas la réalité.
Les notes, l’astuce ultime
Le fait de sortir de ce système pendant un temps donné ne peut être que bénéfique. Enfin on retrouve le temps de se poser et de penser. En vacances, je ne ressens plus la pression de produire, de performer, de filmer, de diffuser. Juste je vis et j’utilise l’arme secrète des humoristes : je prends des notes. Sans me fier d’objectifs, juste j’écris les choses qui m’interpellent, les petites observations, les aventures que je traverse. Le fait de ne pas avoir à y donner vie de suite, me permet de me focaliser sur des choses plus intéressantes. Alors que pendant l’année, quand j’ai une idée, je réfléchis directement à “comment je vais le dire sur scène”, là juste je saisis l’essence du sujet sans me soucier de la suite.
Ce sont ces notes, prises pendant les pauses qui constituent la majorité du matériel que je teste et développe l’année suivante. Sans ces périodes de repos, je crois que je tournerais en rond dans mes sketchs…
Si le manque d’action peut faire peur, le mieux reste de l’accepter et de réaliser que c’est cette période de jachère qui vous apportera sûrement les meilleures idées