Il y a des choses en stand-up qui peuvent ruiner votre rythme sans que vous vous en rendiez compte. Parmi elles : les mauvaises transitions. Et l’un des pires coupables, c’est ce satané “du coup”.
Vous l’avez sûrement déjà entendu des dizaines de fois en open mic. Un humoriste balance une blague… ça rigole (ou pas) et là, au lieu d’enchaîner naturellement, il lâche un “du coup…” avant de passer à la suivante.
Résultat ? Il casse son flow, brise l’énergie du public et donne l’impression de réciter son texte au lieu de raconter naturellement. Et ça, c’est un vrai problème.
1. “Du coup” trahit votre manque de confiance
Quand vous dites “du coup” entre deux blagues, ce que vous envoyez au public, c’est :
- “Je ne sais pas comment enchaîner”
- “J’ai appris mon texte et je le déroule mécaniquement”
- “Je remplis un blanc parce que je suis mal à l’aise”
Or, un bon stand-upper doit donner l’impression de maîtriser son récit. Un enchaînement fluide et naturel crée l’illusion d’une discussion spontanée avec le public. À l’inverse, un tic de langage comme “du coup” montre que vous êtes en mode “récitation”.
2. Ça casse le rythme et l’effet de surprise
Le rythme en stand-up, c’est tout. Les meilleures blagues sont comme des uppercuts : elles frappent vite et fort. Chaque seconde entre deux punchlines doit être utilisée intelligemment.
Le problème avec “du coup”, c’est qu’il ralentit tout. Il agit comme un frein, un temps mort inutile entre deux moments où le rire pourrait se construire.
Exemple :
“J’ai testé une appli de rencontre… du coup, je suis tombé sur mon ex.”
Là, le “du coup” sert de béquille. Il annonce trop la chute et diminue l’effet de surprise.
Version améliorée :
“J’ai testé une appli de rencontre. Je suis tombé sur mon ex.”
C’est plus direct, plus percutant. Pas besoin de transition.
3. Les vraies transitions ne s’entendent pas
Les meilleurs humoristes passent d’un sujet à l’autre sans que le public s’en rende compte. Soit les blagues s’enchaînent naturellement parce qu’elles sont reliées, soit ils utilisent un regard, un silence, un changement d’attitude.
Quelques techniques :
- La transition par l’association d’idées → Relier deux blagues avec un mot-clé ou une idée commune
- Le contraste brutal → Passer d’un sujet à un autre de façon volontairement abrupte
- Le silence → Une simple pause bien placée est souvent plus puissante qu’un “du coup”
4. Comment se débarrasser de “du coup” ?
- Enregistrez-vous → Vous serez surpris du nombre de fois où vous le dites sans même vous en rendre compte
- Écrivez vos transitions à l’avance → Remplacez “du coup” par une vraie phrase qui guide le public
- Faites des silences → Apprenez à assumer le vide plutôt que de le combler avec un tic de langage
- Regardez des humoristes pros → Notez comment ils enchaînent leurs blagues sans artifices inutiles
Conclusion
Les mauvaises transitions comme “du coup” sont un réflexe, mais un réflexe qui peut être corrigé. Plus votre enchaînement sera fluide, plus vous serez perçu comme un humoriste à l’aise et maître de son flow.
Alors, au lieu de dire “du coup”, dites rien. Vous verrez, votre stand-up gagnera en impact.