Quand une performance ne se passe pas comme prévu, on a tendance à chercher des raisons extérieures :
- Le public était mou.
- Le micro grésillait.
- L’humoriste avant moi a tout explosé et m’a plombé l’ambiance.
Mais en réalité, ce qui vous fait déjouer, ce n’est pas la scène, c’est votre propre perception.
La plupart des erreurs viennent de l’égo, de l’anticipation excessive et de la peur du jugement. Vous sabotez votre propre performance bien avant que le premier mot ne sorte de votre bouche.
1. L’égo : votre pire ennemi sur scène
L’égo en stand-up, c’est le besoin d’être drôle à tout prix, d’être validé immédiatement. Il pousse à vouloir contrôler la réaction du public, au lieu de simplement jouer et observer ce qui fonctionne.
Quand vous montez sur scène en pensant “Je vais les exploser”, ou pire “Je DOIS les exploser”, vous vous mettez une pression inutile. Vous ne laissez plus de place à la spontanéité et vous commencez à trop vouloir prouver au lieu d’interpréter vos blagues naturellement.
Résultat :
❌ Vous forcez vos punchlines → Au lieu de jouer avec le rythme, vous balancez tout trop vite.
❌ Vous paniquez à la moindre absence de rire → Ce qui aurait pu être un simple moment de transition devient une crise de confiance.
❌ Vous manquez de recul sur vos blagues → Vous refusez d’admettre qu’un passage ne fonctionne pas et continuez à foncer droit dans le mur.
L’égo, c’est l’illusion que tout doit se passer comme prévu. Or, la scène, c’est tout sauf prévisible.
2. L’anticipation : la meilleure façon de saboter son flow
Trop anticiper une performance, c’est la tuer avant même qu’elle n’ait eu lieu.
Quand vous arrivez sur scène avec un scénario rigide en tête, vous perdez votre capacité d’adaptation. Vous jouez dans votre tête au lieu de jouer avec le public.
Exemple classique :
🎤 Vous commencez une blague et sentez qu’elle ne prend pas comme prévu. Mais au lieu de ralentir, d’ajuster ou de rebondir, vous foncez droit vers la punchline, en espérant un miracle.
Pourquoi ? Parce que dans votre tête, vous aviez prévu un enchaînement précis et vous refusez de le lâcher.
Mais le stand-up, c’est de la communication vivante. Si le public ne suit pas, ce n’est pas lui qui doit s’adapter, c’est vous.
Les meilleurs humoristes savent laisser respirer leur performance. Ils sentent la salle, réajustent leur tempo, et ne se crispent pas sur un plan figé.
3. Les facteurs extrinsèques : la fausse excuse qui vous perturbe
Les lumières trop fortes, un bourdonnement dans le micro, un serveur qui fait tomber un plateau… Tous ces éléments peuvent déstabiliser si vous leur donnez trop d’importance.
Un humoriste expérimenté sait que l’imprévu fait partie du spectacle. Il intègre ces éléments au lieu de les subir.
Mais quand vous êtes trop concentré sur l’extérieur, vous perdez le contrôle de l’intérieur :
- Vous commencez à vous agacer mentalement au lieu de rester dans le moment.
- Vous jouez avec une frustration invisible, que le public ressent inconsciemment.
- Vous sortez de votre jeu, et la salle le perçoit immédiatement.
L’erreur, ce n’est pas que ces éléments existent. L’erreur, c’est d’y accorder trop d’attention.
4. Le vrai secret : être dans l’instant
Quand vous montez sur scène, vous n’êtes pas là pour prouver, vous êtes là pour jouer.
Si une blague ne passe pas, vous avez le droit de ralentir, de rebondir, de sourire et d’improviser.
Si un imprévu arrive, vous pouvez en faire un atout au lieu d’un obstacle.
Les humoristes qui performent le mieux ne sont pas les plus techniques, mais les plus présents.
Ils savent que :
✅ Une salle change à chaque soirée, et il faut l’apprivoiser en direct.
✅ Le contrôle total est une illusion, donc autant apprendre à jouer avec l’imprévu.
✅ Le stand-up, c’est une interaction, pas une récitation.
Conclusion : Lâchez prise et reprenez le contrôle
Votre plus grand ennemi sur scène, ce n’est ni le public, ni le matériel, ni même vos blagues. C’est votre propre perception.
Trop d’anticipation et d’égo vous enferment dans un plan rigide. Trop d’attention aux facteurs extérieurs vous détourne de votre flow.
Apprenez à monter sur scène sans attente excessive, et vous serez plus libre, plus détendu et paradoxalement… bien meilleur.