En stand-up, comme dans beaucoup de disciplines artistiques, on rêve tous d’un moment parfait.
Le passage où tout fonctionne. Chaque blague claque. Le public rit fort, au bon moment, et vous ressortez de scène en lévitation.
Mais à force de courir après ce moment, certains oublient de construire le chemin pour y arriver.
Et c’est là que beaucoup se trompent : le but, ce n’est pas la perfection. C’est la progression.
La perfection est un mirage
La perfection en stand-up n’existe pas. Ou plutôt, elle existe… mais elle ne dure pas.
Même les plus grands bident parfois. Même les meilleures blagues se plantent un soir. Même vous, un jour, ferez un passage éclaté avec un set que vous connaissez par cœur.
Et c’est normal. Parce que le stand-up, ce n’est pas une partition jouée dans un vide stérile : c’est vivant, chaotique, instable. Chaque salle, chaque public, chaque soir est différent.
Chercher la perfection, c’est souvent :
- Se crisper sur son texte
- Refuser l’improvisation ou l’adaptation
- Se flageller dès qu’un rire manque
- Et parfois… avoir peur de monter sur scène tant que “ce n’est pas prêt”
Spoiler : ça ne sera jamais prêt à 100 %. Et tant mieux.
Ce qui compte : le mouvement
Ce qui fait un bon humoriste, ce n’est pas la qualité d’un passage.
C’est sa capacité à s’améliorer en permanence.
À chaque scène, chaque répétition, chaque écriture.
Le bon réflexe, c’est pas “Est-ce que j’ai été parfait ce soir ?”
Le bon réflexe, c’est “Qu’est-ce que j’ai appris ce soir ?”
Si chaque passage vous apporte une micro-leçon, une correction, une idée de réécriture, alors vous êtes en progression. Et ça, c’est une dynamique infiniment plus précieuse que de viser la note parfaite une fois tous les trois mois.
Le progrès, c’est ce qui construit une carrière
Regardez n’importe quel humoriste qui cartonne aujourd’hui.
Vous pensez qu’il est arrivé là en attendant que tout soit parfait avant de monter sur scène ?
Non. Il a monté, bidé, réécrit, testé, progressé. Encore. Encore. Encore.
C’est la somme des micro-ajustements, des petits pas, des scènes pourries et des moments magiques qui construit une voix comique solide.
Et ce processus-là, il ne s’arrête jamais. Même quand vous remplissez des salles. Même quand vous passez à la télé. Même quand vous avez “réussi”.
Conclusion : avancez, même mal, mais avancez
Ne cherchez pas à écrire la meilleure blague du monde. Écrivez une bonne blague aujourd’hui, et une meilleure demain.
Ne cherchez pas à jouer le set parfait. Jouez un set sincère. Puis retravaillez-le.
Ne cherchez pas à être le meilleur tout de suite. Soyez juste un peu meilleur que la veille.
La perfection est figée. La progression est vivante.
Et c’est là que se joue tout votre avenir comique.
🎤💪