Dans l’univers du stand-up, on entend souvent « faut bosser non-stop », « faut être sur scène tout le temps », « faut écrire tous les jours sinon t’es mort ». Et oui, c’est vrai : le stand-up, c’est un art qui demande de la régularité, de la discipline, de l’acharnement. Mais il y a une autre vérité, moins glamour, qu’on oublie souvent de dire : parfois, il faut savoir s’arrêter.
Faire une pause, ce n’est pas abandonner. C’est reprendre son souffle. C’est se reconnecter. C’est parfois même la meilleure chose que vous puissiez faire pour votre progression.
Pourquoi faire une pause n’est pas un échec
On ne joue pas tous dans les mêmes conditions. Certains enchaînent les plateaux, les résidences, les tournées. D’autres jonglent avec un taf, des enfants, une vie perso parfois chaotique. Et dans tout ça, la scène peut devenir une source de pression, au lieu d’être ce terrain de jeu qu’on aime tant.
Si monter sur scène devient une corvée, si écrire vous épuise, si vous ne ressentez plus aucune excitation à jouer : c’est peut-être le moment de faire une pause.
Pas besoin de tout annoncer en story dramatique façon “j’arrête le stand-up pour me retrouver” (à moins que ça vous fasse du bien, hein). Juste… respirez. Éteignez le micro. Reprenez du recul.
Ce qu’une pause peut vous apporter
🎯 Du recul sur votre style
Quand on est tout le temps dans l’action, on oublie de réfléchir : Est-ce que je joue ce que j’ai envie de jouer ? Ou ce que je pense qu’il faut faire pour plaire ?
🧠 Du repos mental
Créer, performer, observer… c’est épuisant. Laissez votre cerveau digérer. C’est souvent dans les silences que naissent les meilleures idées.
📌 Un recentrage
Peut-être que le stand-up était devenu votre identité complète. Faire une pause vous rappelle que vous êtes aussi autre chose : un être humain, avec d’autres passions, d’autres projets, d’autres manières d’exister.
🔥 Le feu peut revenir
Beaucoup d’humoristes qui ont fait une pause sont revenus plus forts. Parce qu’ils avaient faim à nouveau. Parce qu’ils étaient reconnectés à ce qui les faisait kiffer à la base.
Et si vous décidez d’arrêter pour de bon ?
C’est OK.
Non, vous n’êtes pas “un lâche”. Non, vous n’avez pas “raté”. Vous avez juste exploré quelque chose. Peut-être que ça ne vous convenait plus. Peut-être que ça reviendra plus tard. Ou peut-être pas. Et alors ? Vous avez vécu des choses. Vous avez appris. C’est déjà énorme.
Arrêter quelque chose qu’on a aimé, c’est souvent une preuve de courage. Et de maturité.
Conclusion : Faites ce qui est juste pour vous
Dans ce milieu, on glorifie la sueur, l’acharnement, le grind. Mais le silence, la pause, l’abandon momentané, font aussi partie du processus créatif.
Si votre corps, votre tête ou votre cœur vous disent “mets-toi sur pause”, écoutez-les. Le stand-up sera toujours là.
Et qui sait ? Un jour, peut-être que vous remonterez sur scène avec un set qui commence par :
“J’avais arrêté le stand-up… et c’est là que j’ai compris ce que je voulais vraiment dire.”