Avant la chute, il y a le pas de côté. Ce moment où le comédien annonce qu’il va nous emmener quelque part. Ce moment, c’est la prémisse. C’est le point de départ, la porte d’entrée dans une blague.
À quoi sert la prémisse ?
La prémisse, c’est une observation ou une affirmation qui pose une situation. Elle doit susciter l’intérêt, capter l’attention, et surtout, éveiller une attente. C’est un peu comme tendre un élastique : plus il est tendu, plus le rire éclate fort quand il claque.
On ne rit pas encore, mais on sent que quelque chose se prépare.
Exemples :
- “Je suis allé chez le psy pour la première fois cette semaine.”
- “Ma fille de 5 ans croit que je suis un super-héros. C’est mignon, elle ne sait pas encore que je pleure devant des pubs IKEA.”
- “J’ai arrêté de boire… enfin, sauf quand j’ai soif.”
Dans chacun de ces cas, la prémisse plante le décor. Elle donne un sujet, un ton, parfois un personnage. Elle nous dit : « Voilà le terrain de jeu. »
Les caractéristiques d’une bonne prémisse
- Elle est claire : pas de blabla inutile. On comprend tout de suite de quoi il s’agit.
- Elle est spécifique : plus c’est précis, plus c’est efficace. “Je suis stressé” est flou. “Je stresse tellement que j’ai mis mon chargeur dans le frigo” est déjà plus prometteur.
- Elle suggère un point de vue : c’est déjà toi qui parles, avec ton regard sur le monde.
Les pièges à éviter
- La banalité : une prémisse entendue mille fois ne déclenche rien. Il faut lui apporter un regard neuf.
- La confusion : si le public met dix secondes à comprendre ce que tu racontes, tu es déjà en train de le perdre.
- Le manque d’enjeu : une prémisse doit contenir une tension, même minime. Quelque chose doit clocher, interpeller ou surprendre.