S’il existe une formule magique en humour, c’est bien celle-ci : la règle des triples. On la retrouve partout, dans les blagues, les sketches, les discours comiques, et même dans les dessins animés.
La recette est simple :
Une liste de trois éléments, dont les deux premiers installent un schéma, et le troisième crée la surprise.
Pourquoi la règle des triples fonctionne si bien ?
Selon Comedy Writing Secrets de Mel Helitzer, le cerveau humain est naturellement attiré par les structures répétitives. Quand on entend deux éléments similaires, on s’attend à ce que le troisième suive la même logique. La blague fonctionne parce que ce troisième élément vient briser ce schéma attendu.
C’est une question de rythme et de mécanique cognitive. Les deux premiers éléments jouent le rôle d’amorce, le troisième sert de déclencheur comique.
Structure classique :
- Élément sérieux ou cohérent.
- Élément sérieux ou cohérent (souvent dans le même registre que le premier).
- Élément absurde, décalé ou inattendu.
Exemple typique :
« Dans la vie, j’ai trois passions : la lecture, la randonnée, et juger les voisins depuis ma fenêtre. »
Pourquoi ça fonctionne :
- Les deux premiers éléments sont sérieux et attendus.
- Le troisième casse la logique, tout en restant crédible.
Analyse d’un exemple célèbre :
Jim Gaffigan, humoriste américain reconnu pour ses textes fondés sur la vie quotidienne :
« I’m a simple man. I like pizza, beer, and long naps under fluorescent lights at work. »
Traduction :
« Je suis un homme simple. J’aime la pizza, la bière, et les longues siestes sous les néons au travail. »
Ici, la chute repose sur l’exagération et l’effet de reconnaissance. On passe d’un plaisir banal à une image absurde, mais crédible.
Variantes possibles :
- Triple classique : deux éléments normaux, un troisième décalé.
- Triple crescendo : chaque élément devient de plus en plus extrême.
- Triple absurde : les trois éléments sont absurdes, mais le dernier doit être le plus surprenant.
Astuce :
Le secret du triple, c’est le choix du dernier mot. C’est lui qui déclenche le rire. Il doit toujours tomber à la fin de la phrase, sans fioritures.
Erreurs fréquentes :
- Ajouter trop d’éléments avant d’arriver à la chute.
- Utiliser des éléments trop éloignés les uns des autres, ce qui casse la logique.
- Manquer de précision : plus les premiers éléments sont crédibles, plus la chute fera effet.
En résumé :
La règle des triples est un classique intemporel. Simple à comprendre, elle demande du travail pour atteindre un bon niveau d’efficacité.
Deux éléments pour installer le décor, un troisième pour mettre le feu.