Tu as un rire, maintenant fais-le vivre. L’objectif de cet exercice est simple : transformer une blague qui marche déjà en un moment plus riche, plus rythmé, plus généreux. Le travail ne consiste pas à rajouter des mots, mais à creuser ton idée sans la répéter.
Étape 1 : identifier ton point d’appui
Choisis une blague de ton set qui déclenche un bon rire. Note exactement où il démarre et où il s’éteint. Ce repère, c’est ton tremplin. Demande-toi pourquoi le public rit : le thème ? la surprise ? la formulation ? C’est en comprenant la source du rire que tu peux la prolonger.
Étape 2 : explorer les pistes de rebond
Sur une feuille, écris trois prolongements possibles de cette même idée.
– Surenchère : pousse l’idée plus loin, jusqu’à l’absurde.
– Réponse à toi-même : réagis à ta propre vanne comme si tu la découvrais.
– Déviation : fais un pas de côté tout en gardant le même sujet.
Ne cherche pas à être parfait, cherche à être libre. La survanne naît souvent d’un mot improvisé ou d’un ton différent.
Étape 3 : tester et resserrer
Répète les quatre versions : la blague originale et tes trois variantes. Joue-les à voix haute, en marquant une légère pause après chaque punchline. Le but est d’entendre le moment où le rire pourrait repartir. Quand tu sens que l’énergie remonte, garde cette version. Si le silence s’installe, c’est que tu es allé trop loin. Sur scène, fais confiance au rythme du public : le bon timing de survanne se ressent, pas se calcule.
Conclusion
Une bonne survanne, c’est un prolongement naturel du rire, pas une redite. Reviens régulièrement sur tes sketches pour repérer les endroits où tu peux ajouter un rebond sans forcer. Plus tu t’entraînes à écouter la salle, plus tu apprendras à jouer sur cette ligne fine entre maîtrise et lâcher-prise. C’est là que la magie opère : quand tu réussis à faire durer un rire sans jamais l’épuiser.
