Si vous vous intéressez un minimum à la comédie vous vous êtes peut être aperçus que certains comédiens commencent chacune de leurs interventions par la même vanne, un truc punchy qui les présente bien puis une fois le public conquis, ils enchainent sur autre chose. Cette petite “vanne d’introduction” ou “histoire du début” s’appelle un « opener ».
A quoi sert l’opener?
Cette phase permet de vous présenter, de faire rire et de rassurer le public sur votre capacité à être drôle. Peu importe le sketch que vous allez jouer après, vous pouvez lui adjoindre cette petite intro pour lancer le show.
Souvent cet « opener » est lié à la perception qu’ont les gens de vous.
Exemple personnel : si j’ai un peu de barbe il arrive qu’on me confonde avec le chanteur Christophe Willem alias «La tortue ». Si je monte sur scène et que je vois que ça chuchote je précise immédiatement : « Non je ne suis pas Christophe Willem… » et j’enchaine sur une ou deux blagues sur cette ressemblance.
Le fait de pouvoir anticiper et identifier exactement la raison des chuchotements et de sortir la blague qui correspond provoque immédiatement le rire et la détente avec le message suivant « je suis conscient de ce que vous pensez, on peut en rire il n’y a pas de problème, on est là pour ça ! »
Certains humoristes vont plutot jouer sur leur nom, une façon de le faire retenir aux spectateurs et aussi de se présenter « Je m’appelle Riyad, je suis tunisien et algérien. Riyad avec un I et un Y histoire de ne jamais m’intégrer » etc. Vous entendrez des dizaines de variantes où on épelle le nom, le prénom, l’origine technique, la ville de provenance etc. Si vous vous fréquentez les plateaux et scènes ouvertes, amusez vous à compter combien se présente en expliquant leur nom de scène, vous allez être surpris.
D’autres formes d’opener
Il n’y a pas que l’auto analyse qui fonctionne en ouverture, il existe d’autres façon de commencer. Certains aiment venir avec une blague d’actualité très fraiche ou une référence à la ville où le lieu dans lequel ils se produisent. Au final, c’est toujours plus ou moins la même blague ou construction qui connait des adaptations et qui sert à ouvrir.
Une autre façon d’ouvrir est de se lancer directement avec une blague forte qui donne le ton. Dans ce cas là vous n’essayez pas de jouer sur la perception du public mais directement vous imposez votre façon d’être et votre humour.
Une dernière façon d’ouvrir, qui n’est vraiment pas facile ou adaptée à tout le monde est d’improviser en interagissant pour briser la glace. C’est une façon de détendre l’audience et de jauger l’ambiance tout en faisant un style de comédie qui est apprécié : l’impro. Certains humoristes ne commencent jamais un sketch rodé sans ce moment de “chauffe”, ces instants où ils prennent le temps de faire monter la température en installant une connivence avec les spectateurs.
Que vous parliez de vous, de l’actualité ou que vous improvisiez, l’important est de réaliser qu’un Opener est indispensable. C’est la porte d’entrée pour une conversation de qualité avec un public disposé à vous écouter pour ce que vous êtes : un humoriste. Tout apprenti humoriste devrait consacrer une grande partie de son temps à travailler uniquement son Opener car ce sont les mots qu’il va le plus répéter de fois dans sa carrière.
Attention : si vous jouez souvent dans le même lieu, ne surexploitez pas votre introduction. Profitez en pour mieux choisir vos mots, empruntez d’autres pistes ou améliorer ses effets !