Le rythme en humour est une donnée essentielle. Si vos sketchs sont bancales rythmiquement il faut agir sans tarder.
4 rires par minute
Aussi impressionnant que cela puis être on considère qu’un sketch de stand-up doit obtenir 4 rires par minute, soit un rire toutes les 15 secondes !
Ca semble colossal quand on débute, que l’on écrit ses premières blagues mais c’est un objectif tout à fait réalisable avec l’expérience.
Attention 4 est un minimum, si vous êtes un humoriste plus accompli il faut viser 6 rires par minutes.
Si vous doutez de cette information je peux vous affirmer que certains directeurs de théâtre ou gérant de comedy club utilise la méthode suivante lors des scènes ouvertes et plateaux. Ils notent le nom de l’artistes qui est sur scène sur une feuille, à chaque rire obtenu ils tracent une barre, à chaque applaudissement ils font une croix. Si dans le temps imparti l’artiste a obtenu suffisamment de rires et d’applaudissements alors on lui ouvre la porte sinon il est invité à retenter sa chance plus tard.
Comment identifier un problème de rythme?
Rien de plus simple pour vérifier son rythme que de s’enregistrer. En audio ou en vidéo, la réécoute ne ment pas. Elle offre une vision objective du rythme et du volume de rire obtenu.
Si vous mettez votre égo de côté et que vous restez factuel, identifier les soucis de rythme n’est pas si dur. : quand ça ne rit pas pendant trop longtemps il y a un soucis !
Comment y remédier?
Ce qu’il faut avant tout comprendre c’est pourquoi ça ne rigole pas?
2 possibilités :
1 – Il n’y a rien de prévu dans le texte ou le jeu pour faire rire.
C’est un problème identifiable dès l’écriture du sketch ou la relecture. Si un paragraphe entier n’a pas de blagues, de chutes ou d’intentions comiques alors à l’oral ça ne rira pas non plus. Ca va se manifester par un creux dans le sketch.
2 – Il y a des éléments comiques prévus ils ne font pas rire.
A l’écriture les soucis de rythme n’était théoriquement pas présents mais à la réalisation ils sont apparus : les blagues sont là mais tout ne fonctionne pas comme il faudrait. Aucune inquiétude à avoir, c’est tout à fait normal quand on commence à roder un sketch !
Dans ce cas précis il faut challenger chaque intention comique : Pourquoi la blague n’a pas marché? Comment faire en sorte qu’elle fonctionne mieux? Dois-je la conserver?
Aussi dur que ça puisse paraître cela fait partie de votre routine d’amélioration : identifier, améliorer, éliminer. Ca peut sembler fastidieux mais c’est un axe essentiel de progression.
Des cas spécifiques de rythmes différents
Il existe quelques cas où volontairement on peut choisir de ne pas s’assujettir à la contrainte des 4 rires par minutes :
– Pour créer un moment d’intimité
– Parler d’un sujet plus profond, plus personnel
– Casser le rythme d’un spectacle et la mécanique rythmique
Dans ces cas spécifiques, dès l’écriture l’absence de rire est calculée. Ce n’est pas un aveu de faiblesse mais un investissement sur le futur du sketch. Vous préparez votre audience à des effets à venir qui reposent justement sur ce “creux”.
Si vous êtes tenté d’aménager ce type de temps calme, volontairement sans rire, pensez qu’il va falloir capitaliser fortement sur ce “tunnel”. Vous devez sortir de ça plus fort, plus incisif, plus profond. Vous avez investi du temps maintenant vous en récoltez les fruits.
Notez bien que ces moments sans rire sont plus appropriés à des prestations longues, sur 5 minutes de sketch vous ne pouvez pas vraiment vous permettre un creux de ce type.
Le rythme devrait être au centre de vos préoccupations en stand-up. Vous pouvez et devez agir pour être toujours dans les standards du genre.