Alors qu’il n’avait que 20 ans, Bo Burnham ne faisait déjà rien comme les autres, son spectacle What. contient déjà tout le génie qu’on lui reconnait maintenant.
Bo Burnham
J’ai découvert Bo Burnham avec le spectacle “Make Happy” diffusé en 2016 sur Netflix. Ce show m’avait déconcerté car il cassait les codes que je connaissais du standup, mélangeant chansons, blagues stupides, mini-performances…Le final m’a définitivement marqué, je le revois plusieurs fois par an et je n’ai de cesse de le montrer à des humoristes tant il est aussi beau que stupide ! Autant dire que j’étais heureux de découvrir What. un spectacle de 2013.
Le contexte
Dans Make Happy, sans connaitre Bo Burnham j’avais l’impression de voir un artiste qui prenait un virage introspectif, acceptant sa fragilité, l’éphémérité du succès etc. En découvrant What. je réalise que tout était déjà là, que ce que je croyais être un virage n’était qu’une ligne droite dans la démarche de Bo. Pour comprendre pourquoi ces enjeux sont aussi forts chez lui, il faut aller chercher dans son histoire personnelle : il devient en 2006 une des premières stars de Youtube ! C’est à dire qu’à 16 ans il touche déjà un public massif avec ses sketchs et ses chansons. Quand il débarque en 2013 avec What. c’est déjà son second special, il tourne en live depuis 7 ans, autant dire qu’il maitrise son art.
What.
Le show est un mélange de chansons marrantes, de petites phases de standup, de one-line, des mimes, du playback…Ce n’est pas le standup radical avec un homme et un micro, c’est plutot un homme-orchestra, plusieurs micros, des effets visuels, et sonores.
Il y a quelque chose de totalement “méta” dans ce spectacle. Ca se joue à des détails idiots mais tellement efficace. Par exemple Bo sait qu’il est filmé et il sort une blague qui ne peut-être comprise qu’en voyant son spectacle à la télévision : il insulte les monteurs de vidéo, d’un coup la vidéo est coupée et mal raccordée avec la suite de son spectacle. Cet effet de post-production est bête mais tellement malin !
Après avoir été bluffé par la fin de Make Happy, je me disais qu’il n’arriverait pas à me surprendre dans ce spectacle. Il chante vers la fin une chanson qui cartonne auprès du public et j’imagine que le show va s’arrêter là. C’était sans compter sur Burnham qui se lance dans ultime tour de bravoure : un mélange entre playback et sampling. C’est original, brillant, imparable. Regardez :
Voir un spectacle de Bo Burnham c’est recevoir une leçon d’humour : tout peut faire rire quand on ose le faire bien.