A priori, étudier Stephen King ne devrait pas vraiment avoir d’influence sur le stand-up…C’était sans compter son ouvrage sur son métier d’écrivain dont les préceptes sont parfaitement transposables à la comédie.
Stephen King
Avant d’être le maître de l’horreur, l’homme aux 350 millions de libres vendus, S.K était juste un gars qui essayait de joindre les deux bouts, vivotant dans une caravane…
Ecriture : Mémoires d’un métier est un mélange d’autobiographie et de conseils aux écrivains en herbe. Les deux aspects s’entremêlent et sont captivants: le livre est très facile à lire et chacun peut en tirer les enseignements qu’il souhaite.
Je suis surpris de voir que les différents lecteurs retiennent tous une partie différente de l’ouvrage. Un ami scénariste a retenu que King ne cherchait pas de structure en amont à ses livres et a été choqué par ça. Un autre a adopté la technique qui consiste à écrire dans une sorte de bulle…
Chacun peut trouver une astuce à s’approprier tellement les conseils sont variés et pertinents.
Ce que je garde du livre et qui me semble utile au stand-up
La première chose qui m’a marqué dans la proposition de King c’est qu’il vient de nulle part ! Il bosse dans le civil et l’écriture est juste une passion depuis longtemps. C’est malgré une vie civile contraignante qu’il arrive à écrire et à se faire publier. Peu importe vos contraintes, il y a toujours dix minutes dans la journée où vous pouvez être créatif (je ne m’exclue pas de cette réalité…je peux toujours trouver ce temps mais des fois, je me laisser aller)
Un second élément intéressant est la part de hasard dans la réussite. Combinée à un travail acharné, le cocktail est explosif. King a jeté à la poubelle sa première version de Carrie son premier succès. C’est sa femme qui en vidant la poubelle est tombée sur le manuscrit et a incité son mari à poursuivre l’écriture. Cela renforce aussi mes croyance sur l’entourage ! Quelqu’un qui vous incite à aller au bout de vos idées ne peut que vous faire progresser.
Il y a encore énormément de bonnes choses dans ce livre mais je partage juste cette troisième découverte avec vous : un livre s’écrit un mot après un autre. Un sketch c’est pareil. Pas besoin de faire de plans machiavéliques pour conquérir le monde. Un mot après l’autre. Posez une situation et la faire vivre c’est ça la base. En planifiant trop les effets d’un sketch, on peut enlever le côté spontané et vrai de ce que l’on raconte.
Peut-on arrêter d’être mauvais?
Un élément assez cruel du livre, est quand, King dit qu’on ne peut pas faire d’un mauvais écrivain un bon écrivain.
Cette affirmation m’a beaucoup fait réfléchir, surtout dans le cadre de StandUpFrance qui a pour vocation d’aider les auteurs de comédie. J’en suis arrivé à la conclusion qu’il avait sûrement raison, personne n’a réellement le pouvoir de faire d’un mauvais auteur, un bon auteur. Par contre on peut imaginer un chemin pour accompagner un mauvais auteur et le faire progresser.
Peut-être pas jusqu’à devenir excellent mais mieux que ce qu’il était. Cela passe par de la méthode et du travail comme tout ce que vous obtiendrez en stand-up ou dans une autre discipline.
Ecriture : Mémoires d’un métier est un excellent livre sur la créativité, comment la respecter, la dompter et éventuellement l’exploiter professionnellement.
Excellent bouquin que j’ai dévoré plusieurs fois à l’adolescence et que tu m’as donné envie de relire. Merci encore pour tes nombreux conseils ton blog est vraiment top !
Merci pour le message !