C’est dans son ouvrage Ecriture : Mémoires d’un Métier, que Stephen King a explicité sa méthode pour écrire et revenir sur ses écrits pour les améliorer.
Ecrire la porte fermée
Pour King l’écriture est un exercice solitaire qui nécessite de s’isoler et de se concentrer. Pour ça il préconise de ne pas avoir accès à Internet ou d’autres distraction. Il a beau être le maitre de l’horreur, avoir vendu des millions de livres, il est aussi sujet à procrastination que vous et moi. Mais il ne se laisse pas faire !
Pour lui l’écriture se fait porte fermée, sans possibilité d’être interrompu par son entourage, le téléphone qui sonne ou une énième notification. Tout dans la vie semble être fait pour nous distraire de l’écriture. A nous de sanctuariser ces moments précieux et leur donner une chance d’exister en dehors de tout détournement d’attention.
Le stade de l’écriture est introspectif, il nécessite de dialoguer avec soi même pas avec les autres. Il faut coucher à l’écrit ses pensées, ses envies, ses blagues, ses dialogues, ses idées…Vous êtes la seule personne à pouvoir traduire les mots qui sont dans votre cerveau en mots composés de lettres sur une feuille. Ce n’est pas une discussion, c’est une prospection mentale !
Corriger la porte ouverte
Si dans un premier temps, King recommande de produire en solitaire, il préconise par la suite “d’ouvrir la porte” physiquement et métaphoriquement pour la suite du processus. Si vous avez écrit des blagues, ouvrir la porte va probablement consister au début à en parler à vos proches.
Exemple personnel : Je partage mes idées avec ma femme, mon fils, mon pote Pacco, ma copine Elodie…Juste pour voir s’ils comprennent, si un truc attire leur oreille.
Si mon fils ne comprend pas, ça veut dire que peut-être je dois apporter plus d’éléments explicatifs ou que le coeur de la blague mérite d’être plus visuel. Si ma femme n’adhère pas, c’est peut-être que j’ai adopté un point de vue qui lui échappe encore et que je dois trouver comment l’amener dans mon univers. Pacco et Elodie vont avoir tendance à élargir mon champ de vision, à m’apporter une multitude de chemins possibles, à mettre de l’emphase sur mes intuitions. Chaque retour compte à ce stade. C’est ainsi que “j’ouvre ma porte”.
En stand-up, pour moi, la porte ouverte s’appelle : la scène ouverte ou l’open mic ! C’est là que vous pouvez soumettre un truc écrit dans votre coin à un public type. C’est grâce aux réactions et retours (ou absences de retours) que vous pouvez calibrer vos idées et vos sketchs. Même si une grande partie des effets comiques se règlent en amont de la scène, il demeure une part qui ne peut vivre et se développer qu’en la confrontant à des spectateurs. Ils sont votre porte ouverte.
Sanctuarisez votre écriture et mutualisez vos phrases de correction et d’amélioration. C’est une méthode qui a fait ses preuves !