Après la blague : la phase
Une blague est composée d’un prémisse, d’un axe et d’une punchline. C’est la forme la plus basique en stand up et c’est aussi l’unité de base dans un sketch. Toutefois, un sketch ne doit pas être composé uniquement de ces séquences courtes (à de rares exceptions). Afin de garder un sens et de capitaliser sur des prémisses intéressantes, il existe une autre unité de mesure supérieure à la blague que l’on nomme la phase.
Une phase c’est tout simplement un enchainement de blagues et de réflexions sur un sujet précis. Ca peut durer une minute, 2, 4…Un sketch peut être composé de plusieurs phases et chaque phase peut fonctionner sans la présence des autres.
Exemple de phase
En s’arrêtant là on a une blague mais si on poursuit notre réflexion alors on commence à avoir une phase. Pour poursuivre il faut simplement trouver d’autres blagues et d’éventuels élargissements ou changements de paradigmes.
Dans le cas présent, cet exemple de Neymar a été complété par les élèves du cours de stand-up d’Orchestra Studio. En y pensant à plusieurs ils ont obtenu toutes ces pistes alors qu’en solo, on est souvent limité. D’où l’intérêt une fois de plus d’écrire à plusieurs et de soumettre ses blagues aux autres afin qu’ils apportent des éléments nouveaux, des ouvertures qui sont toujours les bienvenues.
Regrouper des blagues pour en faire des phases
Si vous écrivez régulièrement il est possible que des sujets reviennent fréquemment dans vos blagues. L’auteur de ces lignes a par exemple une dizaine de blagues sur les pigeons Au lieu de disséminer ses blagues dans les sketchs, il faut essayer de les regrouper un maximum par sujet et voir comment elles peuvent se supporter entre elles. Du coup au lieu de vous dire : “J’ai la blague sur la tête des pigeons, puis la blague sur les pigeons qui agissent bizarrement et enfin plus tard dans le sketch la blague sur un pigeon étrange”
Il vaut mieux se dire : “J’ai la phase sur les pigeons qui est composée de ça”. Ca apporte une logique dans votre sketch, c’est plus facile à mémoriser et pour le spectateur le parcours mental est plus aisé quand le sujet se tient. On est dans un cas précis ou 1+1+1 n’est pas égal à 3 (n’y voyez aucun emprunt à Jean-Claude Vandamme…), il y a un effet multiplicateur au fait de regrouper les idées.
Passer de la blague à la phase demande de creuser, d’expérimenter et d’écrire régulièrement. Toutefois le passage de l’unité courte qu’est la blague à l’unité longue qu’est la phase est très payant en volume de rire, en effet, vous économisez les prémisses pour vous concentrer sur les effets comiques.