On ne pensait pas que Trevor Noah reviendrait si vite avec un special mais il est bien de retour pour notre plus grand plaisir avec Son Of Patricia, un spectacle où se mélangent anecdotes personnelles et réflexions profondes sur l’état du monde.
Trevor Noah
Nous avons pu découvrir Trevor Noah via son premier special/documentaire “You Laugh But It’s True”, disponible sur Netflix. On y découvrait ce jeune homme Sud Africain qui brisait les barrières communautaires dans son pays grâce à l’humour et qui commençait à mettre un pied en Amérique. Depuis Trevor est devenu présentateur du Daily Show et a diffusé 7 specials ! Un par an…Nous ne sommes donc pas surpris par l’arrivée de Son Of Patricia ni par la qualité du show. Dans un épisode de la série Comedians In Car Getting Coffee, Trevor confiait à Jerry Seinfeld qu’il passait ses nuits dans les comédy-clubs, il a donc toujours du nouveau matériel…
Son Of Patricia
Quand on s’intéresse à la vie de Trevor Noah, on sait à quel point sa mère occupe une place centrale. Victime de violence domestique en Afrique du Sud, victime de la ségrégation raciale, victime de la pauvreté…Elle a transmis énormément de valeurs à Trevor, il l’évoque dans chaque spectacle mais cette fois si la dédicace est totale.
Pourtant le début et le milieu du show ne sont pas liés à sa mère. L’introduction est politique, contemporaine, Trevor présente le Daily Show, il y a sûrement une attente du public à ce qu’il embrasse l’actualité. Le show dévie par la suite sur une longue histoire de voyage à Bali. Le comédien pose petit à petit les jalons du final de cette histoire de serpents avec brio. Jamais il ne panique, il prend le temps de bien tout mettre en place jusqu’à la conclusion apocalyptique de son histoire. Une vraie leçon en matière de narration.
C’est sur la fin du show que Noah tend vers sa mère et sur ce qu’elle lui a transmis. Comme souvent il part de quelque chose de très précis, la libération des esclaves pendant la Guerre de Sécession pour en arriver à l’invention de l’expression “Nigger What?” et terminer sur le non-impact de cette phrase sur lui, Sud Africain, ayant connu l’Apartheid. Brillant.
Son Of Patricia est un vrai moment de plaisir, il y a du fond, la forme est maline et Trevor Noah est toujours au sommet de sa forme. On termine le spectacle en se disant : ok, je me languis le prochain.