Poésie, nouvelles, romans, articles, peu importe le médium que vous utilisez pour écrire, cela va influencer de façon positive votre capacité à écrire du stand-up.
Avoir l’habitude de manipuler des mots
Je suis souvent surpris par les comédiens qui disent “Je ne regarde pas de stand-up”. En littérature je ne crois pas avoir déjà entendu un auteur dire “Je ne lis pas, je n’ai jamais lu aucun autre auteur, ça ne m’intéresse pas.“
Le stand-up est un art oral dont l’origine est la plupart du temps écrite : on prend des notes dans le téléphone, on noircit des pages de cahier, on recopie sur Word…
L’humour s’exprime par des mots, des constructions de phrases, des effets, des techniques, des sonorités, du vocabulaire précis. Autant d’éléments que l’on retrouve sous toutes les formes d’écriture. Un journaliste qui doit écrire un papier sur un nouveau ministre doit trouver un angle, une accroche, une façon de rendre ça compréhensible de son lectorat, varier son vocabulaire pour ne pas être redondant etc.
Il manipule les mots et les assemble pour un obtenir un produit final correspondant aux standards de sa profession.
Exemple personnel
Des années avant de commencer le stand-up je travaillais pour un magazine. J’écrivais une dizaine d’articles par jour. Tous les jours. Mon souci principal était mon manque de vocabulaire, de style et de gros problèmes d’orthographe. Au début vérifier chaque mot était pénible, trouver des synonymes aussi mais au fur et à mesure, en produisant, j’ai intégré les concepts, je me suis amélioré et l’exercice s’est assoupli.
A tel point qu’à un moment je me suis dit “Ecrire des articles ne te suffit plus, fais autre chose.” J’ai commencé à participer à des concours de nouvelles. Des petites histoires de 3-4 pages. Ces parenthèses de fictions m’ont obligé à apprendre encore, elles fonctionnent sur des techniques différentes des articles, il faut être plus original, personnel ou créatif.
Quand plus tard on m’a demandé d’écrire un scénario, j’avais déjà des centaines d’heures d’écriture derrière moi, l’exercice n’avait rien d’effrayant.
Encore plus tard quand on m’a commandé des sketchs d’humour, je maitrisais déjà plusieurs formes d’écriture, je n’ai eu qu’à étudier et m’adapter. J’ai écrit des milliers de documents qui n’avaient aucun rapport avec le stand-up mais chacun a, d’une certaine manière, constitué la base de ce que je suis en tant qu’auteur.
Ce que chacun peut faire
Inutile d’être journaliste pour écrire des articles ! Vous pouvez avoir un blog sur une de vos passions. Vous pouvez écrire des newsletter à vos fans ou des posts Instagram de qualité. Ca reste de l’écriture et toute écriture est bonne à prendre. Ecrire c’est se poser des questions et manipuler concrètement des concepts que l’on connait déjà. Une blague de comparaison du type “c’est comme” emprunte la même mécanique qu’une métaphore pour décrire un endroit que l’on n’a pas envie de citer frontalement pour la 10ème fois dans un texte
Vous n’avez pas à être drôle tout le temps dans vos écrits hors stand-up. Si vous décidez d’écrire de la poésie, l’humour n’est pas toujours nécessaire. Mais choisir votre sujet, la structure de votre poème, affiner le vocabulaire, optimiser les rimes, sont autant d’exercices dont vous tirerez bénéfice par la suite dans votre comédie.
Vous pouvez aussi opter pour une correspondance ! Envoyer des mails marrants ou surprenants à vos amis, proches ou contacts, vous seriez surpris du bonheur que ça apporte aux gens.
Que vous écriviez de la poésie, des chansons ou des articles, cela reste de l’écriture et votre comédie en bénéficiera à coup sûr. Formez vous en écriture, lisez, pratiquez et dotez vous des outils pour être un meilleur auteur/comédien.